Argumentaire :Depuis la seconde moitié du XIXᵉ siècle, les échanges scientifiques entre l’Azerbaïdjan et les pays européens s’inscrivent dans des dynamiques durables de circulation des savoirs, de formation intellectuelle et de coopération universitaire. À cette époque, la région azerbaïdjanaise, intégrée à l’Empire russe, participe aux transformations éducatives et culturelles qui affectent tout le Caucase. C’est dans ce contexte, qu’est encouragée la mobilité d’étudiants et de chercheurs vers les universités européennes, notamment françaises et allemandes. Ces circulations contribuent à l’émergence d’élites intellectuelles connaissant les méthodes, disciplines et courants scientifiques occidentaux, tout en favorisant l’établissement de réseaux académiques transnationaux. Ces échanges académiques ont accompagné des transformations culturelles, politiques et éducatives plus larges. Les intellectuels azerbaïdjanais formés en Europe, notamment à Paris et à Berlin, ainsi que dans les universités de Moscou et d'Istanbul ont joué un rôle notable dans les débats sur la réforme de l’alphabet, la modernisation des systèmes éducatifs et l'émergence de nouvelles formes culturelles, comme le théâtre et l’opéra. Ils ont contribué également à l’émergence de cadres politiques et juridiques novateurs, dont la création, en 1918, de la République démocratique d’Azerbaïdjan, première république laïque en Orient reconnaissant des droits politiques aux femmes.Au tournant du XXe siècle, plusieurs personnalités issues des milieux littéraires, culturels et scientifiques azerbaïdjanais, parmi lesquelles des membres des familles Chakhtakhtinski, Hadjibeyli, Toptchibashev, Mélikoff ou Asadullayev, ont poursuivi leurs activités en Europe. Leur insertion dans les réseaux savants européens, leurs publications et leurs collaborations institutionnelles ont constitué les premières formes d’implantation académique azerbaïdjanaise sur le continent.Malgré les contraintes imposées par le régime soviétique, les circulations intellectuelles n’ont pas disparu durant la seconde moitié du XXe siècle. Des chercheurs, traducteurs et universitaires actifs en Europe occidentale ont contribué au maintien d’un dialogue scientifique continu. Les initiatives d’Irène Mélikoff occupent à cet égard une place centrale dans la structuration des échanges entre spécialistes des études turciques et caucasiennes. Les rencontres scientifiques organisées à Strasbourg, notamment le premier colloque France–Azerbaïdjan en 1984, ainsi que les collaborations institutionnelles qu’elle a encouragées, ont participé à la consolidation d’un espace académique transnational.Depuis les années 1990, dans le contexte de l’indépendance de l’Azerbaïdjan, l’intensification de la mobilité académique des étudiants, doctorants et chercheurs vers les universités européennes renouvelle ces échanges. La création d’associations universitaires et le développement de projets de recherche conjoints contribuent à structurer les coopérations interuniversitaires et à renforcer l’intégration des jeunes chercheurs dans les réseaux académiques européens. Ces dynamiques s’accompagnent d’un intérêt croissant pour l’étude des trajectoires intellectuelles azerbaïdjanaises en Europe, notamment à travers les travaux de Ramiz Abutalibov sur les migrations intellectuelles du début du XXᵉ siècle.Adoptant une approche interdisciplinaire (histoire, sociologie, science politique, études diasporiques, sciences de l’éducation), ce colloque réunira des contributions visant à répondre aux questions suivantes: Comment les universités européennes et azerbaïdjanaises ont-elles établi et développé les relations académiques entre l'Azerbaïdjan et l'Europe depuis la fin du XIXe siècle ? Comment peut-on aujourd’hui valoriser leurs parcours et leurs travaux majeurs, longtemps demeurés méconnus ? Quelles sont les formes actuelles de la coopération universitaire ? Quelles perspectives ces échanges offrent-ils pour l'avenir de la recherche, de la formation et de la mobilité scientifique ? Pour répondre à toutes ces questions, nous proposons des axes de réflexion à explorer :Axes thématiques (non exhaustifs) :
Mobilités étudiantes et intellectuelles azerbaïdjanaises en Europe (XIXᵉ–XXIᵉ siècles)
Réseaux universitaires et scientifiques entre l’Azerbaïdjan et l’Europe
Figures emblématiques de la diaspora académique azerbaïdjanaise
Le rôle des universités européennes dans la formation des élites intellectuelles azerbaïdjanaises
Archives et correspondances : sources sur les échanges académiques transnationaux
Coopération bilatérale et multilatérale dans l’enseignement supérieur (ex. : Erasmus+, Horizon Europe)
Impact des contextes géopolitiques (Empire russe, URSS, post-indépendance) sur les échanges académiques
Modalités de soumission :
Les chercheur(e)s intéressé(e)s sont invité(e)s à soumettre une proposition de communication comprenant un résumé (500 à 600 mots), accompagné d’une brève notice biographique (100 à 150 mots) ou, à titre facultatif, d’un CV.Les propositions peuvent être déposées directement via la plateforme du colloque : https://academic-eu-az.sciencesconf.org/ ou transmises par courrier électronique à l’adresse suivante : academic-eu-az@sciencesconf.orgDates importantes :Date limite de soumission : 31 janvier 2026Notification aux auteurs : 1 mars 2026Apparition de programme : 1 avril 2026Date du colloque : 5 mai 2026Informations pratiques :Langues du colloque : Français, AnglaisLieu : Strasbourg, FranceSalle : Amphithéâtre Irène Mélikoff
Organisé par : Tamerlan Quliyev,(Université de Strasbourg, ITI MAKErS / UMR 7354 DRES )Sous la coordination du Département d’études turques de l’Université de Strasbourg
Comité scientifique:SamimAkgönül Professeur des universités, Directeur du Département d’études turques, CNRS, UMR 7354 DRESKamal AbdullayevProfesseur des universités, Président de l’université des langues d’Azerbaïdjan, Membre titulaire de l’AMEA (Académie nationale des sciences d'Azerbaïdjan)Hamlet IsakhanliProfesseur des universités, Président du conseil d’administration et de tutelle de l’Université KhazarSolmazRüstamova-TohidiProfesseur des universités, Membre du corps scientifique de l’Institut d’études orientales de l’AMEA (Académie nationale des sciences d'Azerbaïdjan)DilekSarmisMaître de conférences au Département d’études turques, Université de Strasbourg, l'UR 1340 GÉOTamerlan QuliyevDocteur en sciences politiques, Qualifié aux fonctions de Maître de conférences, chercheur post-doctorant chez l’ITI MAKErS, UMR 7354 DRES